En attendant Gen
Nous reprenons ce récit là où nous vous avions laissé, c'est-à-dire à notre sortie du Red Center. Depuis que nous avons quitté la zone centrale, une nouvelle réalité prend maintenant forme : celle de l'arrivée de Gen à Cairns le 19 juillet! Comme nous sommes sorties de l'Australie centrale un mois exactement avant son arrivée, notre but, à ce stade-là, fut désormais de rouler en direction de l'Est afin d'atteindre la côte et la ville de Cairns. Nous avons bien entendu un certain temps à attendre et nous avons donc repris la route tranquillement, partant plus tard le matin et arrêtons plus tôt en fin de journée. La route nous amenant de Tennant Creek à la côte fut particulièrement pénible tellement elle fut dénudée de tout intérêts. Nous avons vraiment détesté. Par contre plus nous nous sommes approchées de la côte, plus les paysages sont devenus majestueux. À plusieurs endroits nous avons été époustouflées. À l'exception de la partie de la route nous amenant à la côte, nous ne mettrons pas de photos de ce que nous avons vu car nous ne voulons pas que Gen puisse voir d'avance certains décors qu'elle découvrira ici.
Ce récit, vous le devinerez bien, ne parlera pas beaucoup d'attraits touristiques... Nous avons plutôt penser partager avec vous un peu plus de notre quotidien et de situations rencontrées au gré de nos journées...
Commençons le tout par le début de la journée : Jo aime bien se lever plus tard que Julie. Cette dernière doit donc s'armer de patience pendant ce temps! C'est que comme Julie s'endort fort rapidement le soir dès qu'elle se retrouve à l'horizontal, elle se réveille donc plus tôt le matin que son acolyte! De fait, Josianne, elle, s'endort beaucoup plus tard (elle a même découvert qu'en vieillissant, Julie ronfle de plus en plus... ce que l'autre tente bien sûr de nier). Ce qui fait que le lendemain, c'est un peu plus difficile pour Jo alors qu'à côté d'elle, on retrouve une Julie tout à fait pimpante! Afin de laisser un peu de quiétude à Jo, Julie joue donc une partie de Rummy contre l'ordinateur (qu'elle bat maintenant en mode expert!) puis elle écrit dans notre calendrier ce que nous avons fait la veille. Par la suite, Jo bénéficie habituellement du fameux « 5 minutes de plus », cadeau inestimable offert par Julie compte tenu qu'elle est parfois éveillée depuis belle lurette!
Pour ce qui est de nos dodos, nous dormons à la fois dans la tente et à la fois dans l'auto. Tout dépend de l'endroit où nous nous arrêtons. Parfois, l'espace ne permet pas de mettre la tente alors que parfois, c'est plutôt les conditions météos qui dictent le résultat final. Nous apprécions beaucoup le fait de varier ce qui permet quelques fois de changer le mal de place! Lors de nos nuits, nous avons également découvert les vertus extraordinaires des bouchons pour notre tranquillité! De fait, beaucoup des endroits où nous nous arrêtons sont à proximité de la route où passent de nombreux camions. Les bouchons sont donc devenus nos meilleurs amis. Compte tenu qu'il arrive que nous ayons à communiquer la nuit, nous avons donc mis en place un système d'alerte consistant à serrer la cuisse de l'autre lorsque l'on veut se parler. Bon... c'est arrivé une couple de fois que ça a été assez cardiaque merci comme système, mais sinon, dans l'ensemble, ça va pas si pire!!!
Parlant de bouchons.... Nous allons maintenant vous faire une confidence... Plusieurs australiens nous ont dit que les touristes japonais sur la côte est étaient vraiment pénibles. C'est un peu leur bête noire. Bref, ce sont les touristes qu'ils apprécient le moins. Nous n'avons pas encore rencontrés les hordes de touristes asiatiques. Non... Nous avons toutefois rencontré pire : les français! Julie et moi on se demandait pourquoi on nous regardait avec appréhension quand nous mentionnions parler français pour voir l'inquiétude baisser immédiatement lorsque nous précisions être des « french canadian ». À ce moment-là, un soulagement instantané se lit sur leur visage. Peu à peu, Julie et moi avons compris pourquoi... Nous aussi, vivons désormais notre quotidien côtoyant nos chers cousins français. Une précision s'impose tout de suite (et là c'est moi, Jo, qui parle): Alain, tu es et seras toujours mon « maudit França préféré » (faut dire que t'es assez nationalisé québécois pour que je t'endure ;) Tu sais bien comment je t'aime et que je ne me passerais pas de toi pour rien au monde! À toi Nadia et à ta petite famille, je n'ai pas besoin de préciser que je vous apprécie :) On ne se le cachera pas, ça n'a pas toujours été professionnellement facile, mais jamais je ne l'ai regretté et c'est un temps que j'ai beaucoup... beaucoup apprécié. J'ai connu une personne vraiment unique. Enfin bref, si Alain est mon « França préféré » tu en es le pendant féminin! Bon c'est assez les compliment, revenons à notre réalité actuelle.
Les français... Au secours mon dieu! Quand nous voyons de nouvelles personnes s'installer pour la nuit, on attend, puis, si on les entend parler même s'ils sont à 200 mètres, à 90% sûr, c'est des français. Quand toute la halte routière est calme et silencieuse, comment ne pas se sentir gênées d'entendre l'un d'eux dire tout haut et fort comme s'il était seul au monde : « Bon, hé ho, les mecs, je vais pisser làaaaaa »..... Sans gêne et sans scrupule. Nous n'arrivons pas vraiment à l'expliquer. On croit qu'il faut le vivre pour le comprendre.. Pour Julie et moi, la « plaie », ce ne sont pas les japonais.... (eux ils arrivent peut-être en troupeau pour se mettre devant LA chose à photographier, mais au moins, ils repartent en troupeau aussi vite...) Non, les français, bin, les français se croient seuls au monde.... et à voir nos observations, ils pensent aussi qu'on ne les comprends pas quand ils parlent.... Mais, « Hé Ho, les mecs et les « mufles » comme ils disent, on vous comprend nous...... et c'est pas joli comme vous dites putain! Voues êtes chiant! Sérieux, on ne veut pas généraliser, ce n'est pas tous les français, on le sait bien. Reste qu'ici, une grande majorité d'eux devraient « se tenir » un peu plus en public!
Changement de sujet.... Julie, l'autre jour est revenue amusée des toilettes. Elle raconte alors à Jo avoir été sur ses gardes en entendant un drôle de « bzzzzzzzz » en approchant de celles-ci. Elle raconta alors s'être questionnée sur le bruit entendu, prenant garde en marchant juste au cas où. Depuis l'épisode des vers noirs, on est comme qui dirait un brin plus prudentes dans notre approche des lieux qu'on ne connaît pas. Sauf que cette soirée-là, le bruit entendu de Julie n'était pas une grosse mouche noire, un serpent en colère ou une autre de ces bestioles-insectes uniques à l'Australie... Non, c'était plutôt une touriste se brossant les dents avec une brosse à dents électrique sous un néon jaune clignotant! Depuis, quand Julie et moi on se brosse les dents le soir dans le noir, il nous arrive de rigoler en se rappelant combien un brossage de dents peut devenir effrayant!!!!
Parlons un peu de tourisme maintenant. Sur la côte Est, les paysages sont vraiment extraordinaires. Que ce soit en bordure de l'océan où à l'intérieur des terres, c'est vraiment fabuleux. La végétation (les « rains forest ») sont vraiment impressionnantes. Parlant de l'intérieur des terres, Julie et moi avons adoré voir les plantations de bananes à perte de vue et celles des cannes à sucre. Par rapport à ces dernières, Julie et moi on s'est trouvées vraiment, mais alors là vraiment nounounes! C'est qu'au début, nous pensions que c'était des champs d'ananas... Et à force de rouler et d'en voir des tonnes et des tonnes, on s'est dit que l'Australie devait décidément fournir la planète!!!!! On était réellement impressionnées pour finalement se rendre compte (à force de perspicacité et surtout de lectures) que ce n'était pas des champs d'ananas, mais bien de cannes à sucre!!!! Pouahahahahahahah on s'est trouvées blondes pas à peu près!!!!! N'empêche, ces champs, sont vraiment, vraiment beaux et ils confèrent au paysage un cachet vraiment particulier et unique tout à fait différent de nos champs de maïs au Québec. Incroyable combien des fois il n'est pas obligatoire de payer des sites touristiques pour être ébahies et vivre de grands moments!!!!
Changeons à nouveau de sujet! Julie et moi nous nous sommes aperçues que plus le voyage avançait, plus nous étions en manque d'animaux de compagnie! Tellement que quand de nouveaux voisins s'installent à côté de nous dans les haltes, nous les regardons et nous scrutons les environs question de voir si quelque chose à 4 pattes ne les accompagne pas. C'est qu'ici, les gens voyagent énormément avec leurs animaux, particulièrement les chiens, mais aussi les chats! Eh oui!!!! Cela nous rappelle d'ailleurs l'un de ces jours où nous nous sommes installées aux côtés d'une caravan. Quelle ne fut pas notre stupeur d'apercevoir dans la fenêtre principale de cette dernière l'ombre d'un superbe matou! Julie et moi on s'est mis à le fixer de manière vraiment indécente, tellement qu'on s'est étonnées que ses maîtres n'aient pas fermé leurs « stores »! On avait l'air à 2 débiles à susurrer des « minous... minoussss » ou à s'esclaffer sans arrêt : « ohhhhhh regarde, il lèche ses papattes » ou encore « ohhhhhhhh il mangeeeee! » Avec le « cheese » qu'on arborait, on aurait vraiment compris que la caravan, effrayée, se pousse de là!!! Bref, on a eu toutes les misères du monde, le restant de la soirée, à ne pas trop regarder dans leur direction, question de respecter leur intimité! Même si on s'en doutait un peu, c'est pas mal ce jour-là qu'on a réalisé qu'on était en manque total de « poil »!
Parce-qu'effectivement, on l'avait bien réalisé déjà un peu puisque nous tentons souvent de faire approcher de nous les chiens des autres qui se stationnent à proximité. On essaye d'être discrètes pour ne se faire entendre que des pitous et non de leurs maîtres. Des fois ça marche, d'autres fois non. Et quand on roule, ce sont au tour des vaches de faire les frais de nos folies : « ohhhhhhhh des va-vachessssss!!! Ehhhh ohhhhh, les vaches!!!!! Coucou!!!!!!!!! On est là!!!!!!!!». Non, mais sans farce, des fois, on se fait peur!!!!
Voilà, nous sommes rendues à quelques jours de l'arrivée de Gen. Au jour de la mise en ligne de ce récit, elle arrivera dans une ou deux heures seulement. Nous sommes vraiment emballées et nous trépignons d'impatience. On l'aime sans bon sens notre Gen et cela fait si longtemps que nous attendons de partager avec elle le quotidien que nous avons découvert ici. On ne le cachera pas, l'attente a été longue. Parfois agréable, parfois plus difficile. C'est que nous sommes arrêtées dans une halte routière depuis au moins une semaine déjà, sans eau potable, sans toilettes, sans douches et sans rien d'autres que le bruit de l'océan à quelques 50 mètres de nous. Le paysage est grandiose, mais les facilités n'étant pas existantes et les questionnement sur notre retour, sur la possibilité de faire un petit tour en nouvelle-Zélande avant de revenir ponctuent notre quotidien et amènent quand même son lot de stress. Jo est donc plus stressée, plus anxieuse. Julie, quant à elle, a appris une bien mauvaise nouvelle : le décès de sa grand-mère qu'elle affectionnait particulièrement. Nous profitons d'ailleurs de ce court moment pour envoyer nos plus sincères sympathies à tous ses proches. Julie et moi adorions lui rendre visite lors de nos séjours à Québec. Les discussions animées et vives d'esprit que nous avions avec elle nous manquerons sincèrement.
Voilà... Nous vous laissons là-dessus et la prochaine fois que nous posterons un récit, celui-ci se fera l'écho du trio réunit:) À très bientôt!
1 et 2- Panneaux de signalisation, une image vaut milles mots 3 et 4- Dinde de l'australie 5-Grenouille, mais pas la cane Toad (grenouille venimeuse) et très présente en Australie 6-7- Dunnard, petit marsupiaux nocturne populaire das le Red Center 8- Perroquet 9-10 Little red flying-fox, chauve-souris 11- Vache à boss (nom que nous lui avons donné) 12- Notre arrivée dans le Queensland