Roulez vous dites
Après notre sortie de l'épisode désertique, nous nous sommes par la suite dirigées plus au sud, aux abords de magnifiques baies. Notre premier arrêt fut à Streaky bay, petit endroit sympathique de 300 habitants.... Après une nuit un peu plus fraîche que dans le désert, Julie s'était laissée séduire, au petit matin par notre tasse de café commune. Sans s'en rendre compte, elle avait donc bu plus que de raison de sorte que Josianne était restée en reste. Julie lui avait alors proposé d'en faire un autre à l'arrivée. Nous voilà donc à Streaky bay. On déniche un stationnement tout près d'une jetée et d'un quai. On prépare alors notre second café de la journée quand nous avons soudainement eu une visite des plus surprenantes! Se pointant le bout du nez, à quelque 10 mètres à peine de l'auto, voilà qu'un charmant lion de mer (otarie) s'approche de nous et s'étend sur un espace gazonné. Josianne, accroc à ces bestioles manque de s'étouffer et de casser la vitre de l'auto, voulant prévenir Julie à l'intérieur de celle-ci, qu'il y a de quoi à voir illico presto. Se retournant, elle voit, au regard ébahi de Julie, que celle-ci a également vu le petit aventureux! On s'approche donc de lui pour le regarder se prélasser et se frotter contre la pelouse... Après ce mignon manège de quelques minutes, notre ami s'est par la suite relevé et s'est dirigé vers l'océan... Dire qu'on aurait raté ça sur le vif si on ne s'était pas arrêtées pour se refaire un café!!!! Quel merveilleux à don!!! Pour les français qui étaient là quelques minutes avant nous et qui sont repartis tout juste avant, c'est loupé... C'est comme ça ici, faut être là au bon moment, ne pas garder ses yeux rivés sur notre électronique et admirer ce qu'on a autour de soi... C'est souvent dans ces moments qu'on croque un instant unique... enfin, depuis le début de notre voyage.
Le lendemain, nous avions mis le cap sur des dunes de sables longeant une partie d'une boucle de route en gravel. Ça nous a confirmé à quel point, on déteste ce type de revêtement!!! On s'est donc engagées dans cette longue boucle, avons arrêté à quelques lookout qui n'en valaient pas vraiment la peine. On avait donc beaucoup d'espoirs pour les dunes. Arrivées à une somme toute proximité de ces dernières, on a eu beau chercher une manière de s'y rendre, on n'a pas trouvé. Il y avait bien quelques chemins de type 4x4 à l'allure suspecte, mais rien d'un peu plus habituel...
Voyant ça, on commençait donc à se désoler de ne pas pouvoir les approcher davantage et nous commencions à nous résoudre de ne pouvoir y poser les pieds... Ça c'était sans compter nos personnalités aventureuses! Josianne a alors proposé à Julie de s'arrêter sur le bord de la route et de piquer à travers les arbustes. Julie, entrevoyant alors la possibilité de mettre le pied sur un serpent ou de faire un face à face avec une bestiole bizarre, s'est alors montrée réticente. Nous avons donc poursuivi notre route ayant toujours en tête cette possibilité un peu risquée quand un autre de ces chemins dédiés au 4x4 est apparu à notre droite.
Celui-ci, différent de ses confrères, avait l'air un peu moins cahoteux de sorte qu'on a tenté le coup! Quand celui-ci s'est fait vraiment trop valoneux et sableux, nous avons stationné la grosse doudoune dans un endroit clairsemé. Josianne a alors proposé à Julie de semer des morceaux de carottes sur le parcours à pied pour se retrouver au retour. Bon, cette avenue a vite et exclue par Julie qui lui décrocha un regard du type « non mais, t'es vraiment niaiseuse »! On a donc plutôt opté pour l'idée de Julie de poursuivre à pied sur la piste de 4x4. Quelque 15 minutes plus tard, Josianne, exaspérée d'avoir l'impression de longer les dunes plutôt que d'aller en leur direction, proposa à Julie de piquer à travers le « bush » sauvage. Julie voyant que Josianne avait fait son bout de chemin (compromis), acquiesça et nous furent alors parties dans une toute nouvelle direction. En cours de route, on s'est attardées à se faire une emprunte mentale des lieux, question de ne pas se retrouver perdues au milieu de nulle part, sans personne au courant de notre présence! Et devinez quoi? Quelle bonne équipe nous faisons! Nous avons finalement débouché devant un panorama qui nous a coupé le souffle! Des dunes en quantité industrielle, hautes et d'un blanc immaculé!!!!!! N'en fallait pas plus pour que nous plongeions dans celles-ci, pieds nus! Longeant les cimes, nous sommes restées estomaquées devant ce qui, pour nous, méritait de faire partie d'une des plus belles merveilles du monde. Nous avons alors eu toutes deux, une pensée pour Gen, qui nous le savons, adore les dunes. Nous avons continué à déambuler dans celles-ci et nous nous sommes amusées à sauter du haut d'un sommet escarpé :) Nous serions restées là beaucoup, beaucoup plus longtemps, mais à l'horizon, se pointait la tombée du jour et prudentes, on s'est dit qu'il valait mieux ne pas tenter le sort à retrouver notre chemin à la noirceur.... déjà qu'à la lumière du jour, dans ce décor homogène, ça s'avérait un véritable défi. Au retour, on s'est bien trompées quelques fois de direction, mais tout de même, ça s'est relativement bien passé puisque nous avons suivi nos traces qui ne s'étaient pas effacées malgré le vent.
Le lendemain, nous voulions voir Point Labatt dont tout le monde parle, là où une colonie de lions de mer s'est établie. Excitées à nouveau, nous nous sommes drastiquement calmées quand on s'est rendu compte qu'un autre maudit trajet en gravel nous attendait! Misère!!!!! Mais bon, on s'est tout de même engagées, espérant que celui-ci soit nivelé adéquatement et que la conduite soit douce. Eeeeeee non... au bout de 30 km, on avait digéré comme pas un.... Rendues à la pointe, quelle, mais alors là, quelle déception de voir que ce n'était qu'un promontoire... Tellement haut, que si tu n'as pas de jumelles avec toi (bin oui!!!! nous on a ça des jumelles... on en traîne tellement toujours une paire avec nous qu'on peut repérer n'importe quand un sac de chips dans le Super C!!!!!) Bref... vous vous douterez ici, qu'on en avait pas! On a donc admiré de loin les quelques lions de mer avachis sur les rochers. Ils étaient toutefois tellement éloignés, qu'on n'a même pas pris une photo! Et ça, c'est extrêmement révélateurs de notre déception!!!!!! On s'entend qu'on a l'habitude de revenir avec quelque 30 000 photos d'un voyage! Bref, on a donc repris le chemin en sens inverse un peu beaucoup insultées!! Dire qu'on a même pas eu à faire 1 km pour en avoir un à 1 mètre de nous la journée d'avant!!!!!
Nous nous sommes couchées tôt ce soir-là... C'est que le lendemain, nous avions réservé, après avoir soigneusement choisi, une entreprise locale de Baird Bay nous amenant au large, vivre une expérience unique : celle de nager, dans leur milieu naturel, avec, à la fois, des dauphins et à la fois des lions de mer! Deux créatures extraordinaires pour le prix d'un et dans leur habitat naturel en plus!!!!! Pour Josianne qui abhorre les « reset » cubains et sudistes qui emprisonnent des dauphins pour le bonheur égoïste de touristes en donnant l'impression d'être animal « friendly » parce-que l'enclos est grand, c'était une occasion rêvée!!!!! Josianne était enthousiasme, mais réellement craintive quant à la température de l'eau, et ce, malgré le fait qu'on savait que les « wet sut » étaient fournis. Julie, elle, était moins inquiète et plus confiante quant à la température. Armées donc de notre bonne humeur, de nos masques, tubas et de notre appareil photo submersible, nous nous sommes pointées à l'heure demandée. Dès notre attirail mis sur le dos, nous avons grimpé, avec une dizaine d'autres touristes sur l'embarcation.
Premier arrêt, les dauphins. Prenant notre courage à deux mains (il est quand même 10 heures du matin et le soleil est loin d'être à son heure de pointe) et après avoir bien écouté les directives de ne pas toucher les mammifères, nous nous sommes glissés dans les eaux froides peu profondes. Et là.... quelle merveille! Un groupe de 5 dauphins s'amusaient à s'ébattent autour de nous, nous surprenant à maintes reprises. Quelle expérience de retourner la tête et de voir l'un d'entre eux glisser silencieusement sous nous ou tout juste à nos côtés.... Au diable le froid! La tête sous l'eau pour ne pas rater une seule seconde du spectacle, nous ne sommes rentrées au bateau seulement qu'à l'appel notre capitaine. Notre prochaine destination nous attendait alors : les lions de mer!
Arrivées dans leur zone de jeux, et c'est vraiment le cas, nous sommes replongées à l'eau parmi 6 individus de cette espèce. L'un de nos guides, plongeant avec nous, avait mis dans l'eau une bouée attachée à une encre au sol. Nous avons fait, dans cette zone, une étonnant découverte. Celle d'une espèce étonnamment peu craintive et très très joueuse. Tournoyant autour de nous, quelques lions se sont amusés à faire la valse avec nous, nous entraînant dans un tourniquet sans fin duquel ils sortaient inmanquablement vainqueur. Les lions de mer, peut-être moins spectaculaires que les dauphins en terme de grosseur, se sont avérés de véritables petits diablotins à l'air enjôleur. Ainsi, l'un deux, un petit joueur s'amusait avec la corde de la bouée et tentait de partir avec. Josianne s'est fait, un peu plus tard, grignotter le bout des orteils et le bout des doigts par un curieux. En outre, non seulement celle-ci a-t-elle pu en caresser un, mais elle lui a également présenté sa main, que le lion de mer s'est empressé d'embrasser! Julie, quant à elle, s'est offerte une deuxième ainsi qu'une troisième plongée (après une petite pause pour se réchauffer) au cours duquelle, seule avec un autre touriste, elle a pu profiter pleinement du groupe d'individus à une proximité désarmante. Revenue au bateau, elle était tout sourire... et son bonheur, beau à voir! Quel moment magique!!!!
Après cet épisode mouillé, nous attendait un désert, mais alors là, un très très très très long désert... Interminable même débutant à Streaky bay dans le Sud du pays et se terminant dans l'état de l'Ouest, plus précisément dans la ville d'Espérance. Long de plus de 1 200 km, nous n'avons évidemment pas pu faire l'entièreté du trajet dans une journée. Nous avons donc dormies dans l'une des nombreuses haltes au bord de la route. Le ciel étoilé arborant une ceinture d'astéroïdes bien visible nous a fourni un cadre assurément extraordinaire pour notre repos.
Le lendemain, nous avons repris la route, espérant, à tous les 200 km (là où des stations-service ayant toujours l'air totalement perdue se trouvaient) que d'une fois à l'autre le prix du gaz soit moins exorbitant qu'à l'autre d'avant. À chaque fois, nous ne mettions donc qu'une vingtaine de dollars. C'est vous dire comment nous vivions alors d'un espoir fou.... Nous avons tellement fait le plein souvent pendant ces 2 jours que Julie s'est fait la réflexion qu'elle avait battu son record dans une journée de pleins dans des stations différentes!!! Mais bon, c'était peine perdue, puisque variant un peu, le prix du litre s'est toujours situé dans la moyenne des 1,80$/L.
À part rouler, qu'avons nous fait? Bien on a roulé en écoutant un nouveau livre-audio, « Deception Point » de Dan Brown, que Julie adore! D'ailleurs nous ne l'avons pas terminé, préférant étirer le pur plaisir d'écouter ce roman tellement bien ficellé et narré... Et quoi d'autre? Ahhhh oui, nous avons scruté l'horizon à la recherche de dromadaires... Bin oui..... tout au long du désert, d'immenses pancartes nous avertissaient qu'on pouvait en croiser au gré de notre route. À notre grand regret, nous n'en avons pas vu un seul et on se questionne à savoir si les autorités ne se sont pas un peu mélangées dans leurs pancartes quand est venu le temps des poser....
Dernières anectodes désertiques... dans un lieu si peu fréquenté, Julie a découvert que les conducteurs se saluaient quand ils se croisaient, dans une sotre de compassion, de compréhension et d'encourage de «lâche pas, ça achève ». Elle a donc adoptée la même attitude et s'est mise à saluer les autos que nous croisions. Également comique le fait de dépasser et de se faire dépasser, échangeant, avec les mêmes autos, notre ordre à tour de rôle... Ceci au gré de nos arrêts pour s'étirer, dîner ou prendre des photos. Bref, ça nous donne l'impression d'avoir un « genre » de cercles d'amis (de tous les genres on s'entend! Des pouilleux, aux plus vieux, aux petites familles, aux couples, etc.). C'est d'ailleurs à notre passage de la frontière du Western Australia que nous avons rencontré de drôles d'énergumènes... (trois filles déglingées dans une auto semblables à la nôtre et plaquée de la Tasmanie) On s'est suivie un bon bout de temps et on s'est recroisé à plus d'une reprises au courant des jours suivants!
Parlant de notre passage dans l'état du Western, c'est fou comment la température peut, en Australie, changer en un clin d'oeil. Ainsi, en l'espace d'à peine 40 min. nous avons passé d'un climat désertique (air chaud et sec) à un ciel obscurci, presque noir et à des gouttes de pluies. En regardant dans nos miroirs, on pouvait distinguer très nettement la coupure dans le ciel entre l'un et l'autre climat... fascinant... Voilà... nous avons d'autres petites anecdotes pour vous, mais ce sera pour le prochain récit!
